Le 27 mai, le Gouvernement a lancé la plateforme Impact, un outil pour permettre à toutes les entreprises, de la TPE au CAC 40, de publier en ligne des indicateurs de leur performance en matière environnementale, sociale et de gouvernance.
C’est très concret : l’entreprise peut remplir en ligne jusqu’à 47 indicateurs génériques, qui ont fait l’objet de longues discussions avec les grands réseaux (Medef, CFDT, Croissance Plus…). Ces indicateurs sont par exemple le bilan des émissions de gaz à effet de serre, les écarts de rémunération dans l’entreprise ou l’index Pénicaud sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
L’enjeu est simple : il y a une demande grandissante des citoyens (qu’ils soient salariés, consommateurs ou épargnants) pour savoir où va leur travail et leur argent ; il y a en parallèle une réglementation européenne et internationale qui se développe à grande vitesse sur le sujet. Le 21 avril dernier, la Commission européenne a en effet présenté son projet de directive CSRD qui imposera à toutes les entreprises de plus de 250 salariés de publier des indicateurs harmonisés de leur performance extra-financière.
Ma conviction, c’est qu’on ne peut améliorer que ce qu’on peut mesurer. Or, la mesure, cela prend du temps, cela demande des ressources et une organisation. Avec la plateforme Impact, je propose donc de créer une sorte de club d’entraînement de la performance extra-financière. Entraînement dans les deux sens du terme : d’un côté, nous allons alerter, sensibiliser, acclimater les entreprises à collecter et mesurer leur impact ; de l’autre, nous allons créer un mouvement d’engagement parmi les entreprises et tenter de convaincre le plus grand nombre à nous rejoindre.
Nous avons actuellement 100 entreprises qui ont accepté de nous rejoindre en tant que pionniers. Parmi ces entreprises, il y a quelques noms très connus (LVMH, BackMarket, Armor Lux, Danone, Vivendi, Vallourec…), il y a aussi de très nombreuses PME dans les territoires, dont certaines peuvent très bien être le boulanger du coin ou le garagiste d’à côté. Car la performance écologique et sociale, ce n’est pas l’apanage des grands groupes. Avec cette plateforme, je veux inviter toutes les entreprises à montrer ce qu’elles font en permettant de comparer leurs efforts entre elles et dans le temps.
La plateforme n’en est qu’à sa première étape : un mois plus tard, nous ouvrirons les données à tous les citoyens. Je veux que tous les réutilisateurs potentiels s’en saisissent pour constituer des Nutriscores, des Yuka, des Impact Score de la performance extra-financière des entreprises.
Nous pourrons aller encore plus loin : par exemple en facilitant le remplissage des indicateurs en récupérant un certain nombre de données que l’administration a déjà à sa disposition, en individualisant la mesure de la performance en permettant aux entreprises de remplir des indicateurs sectoriels ou de proposer leurs propres indicateurs ou même en créant pour les entreprises un tableau de bord de leur performance avec des outils dédiés.
La plateforme peut ainsi devenir un formidable outil de suivi et de diagnostic des politiques publiques. Surtout, elle s’inscrit dans la suite de ce que nous entreprenons depuis le début du quinquennat en matière de transparence et d’information : le reporting des investisseurs dans la loi Energie & Climat, l’indice de réparabilité dans la loi Antigaspillage, l’index Pénicaud dans la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel… Je crois autant dans la bonne volonté des entreprises que dans le bon pouvoir de la transparence, qui met sous tension les entreprises et les pousse à s’améliorer en permanence.
Cette plateforme est en quelque sorte la concrétisation de ce que recouvre le « R » de mon secrétariat d’Etat qui va bien au-delà de l’ESS. A l’image de ce que nous avons fait dans Pacte, je veux montrer que les entreprises ont des valeurs et qu’elles peuvent faire du social et du solidaire sans être sociale et solidaire. Je veux montrer que l’économie responsable est en marche… et que c’est à En Marche que l’on doit l’économie responsable !
Olivia Gregoire, Secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable