Le Gouvernement a ouvert le 7 mars une consultation du public sur le projet de nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Cette consultation s’est clôturée le 5 avril. Rappelons tout de même que cette nouvelle version de la PPE arrive avec près de 2 ans de retard car elle était attendue initialement le 1er juillet 2023.
Par-delà les débats politiciens sur la manière dont le texte final sera adopté (le gouvernement prévoit de la promulguer par décret comme les deux précédentes alors que 160 sénateurs ont demandé dans une lettre un débat au parlement), nous pouvons relever que la PPE 2025 affiche des objectifs relativement ambitieux : réduire la part des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) à 30 % dans la consommation finale énergétique en 2035 – contre 58 % en 2023.
D’autre part cette nouvelle version a le mérite d’insister sur la nécessaire électrification des usages afin d’atteindre l’objectif de 39% d’électricité dans la consommation finale d’électricité en 2035 (contre 27% en 2023). Le suivi régulier du respect des trajectoires filière par filière est essentiel pour ajuster annuellement les efforts.
Une autre évolution concerne la prise en compte du rythme de développement du photovoltaïque pour la seconde période (2030-35) qui sera révisé d’ici 2030 en fonction de la demande en électricité. En effet si la production électrique non pilotable a une croissance trop rapide sur le réseau sans moyen de flexibilité suffisant pour amortir les variations, cela pourrait déstabiliser techniquement le réseau ainsi que son équilibre économique.
L’importance de l’hydrogène décarboné par électrolyse est réaffirmée, en fixant des objectifs ambitieux de développement des capacités d’électrolyse. Néanmoins la compétitivité de cette filière doit être consolidée par une taxe carbone proportionnée sur la production à partir de gaz naturel et par des quotas d’hydrogène décarboné par électrolyse chez les industriels.
Mais au-delà des solutions techniques mises en avant et d’un objectif global que l’on peut juger ambitieux, nous noterons, comme plusieurs ONG spécialistes du sujet, l’absence d’indication sur le financement des transitions planifiées ainsi que l’absence d’étude de l’impact économique sur les coûts de production du mix énergétique cible. Or, dans la situation extrêmement difficile des finances publiques françaises et alors que notre économie doit faire face à au triple défi du réarmement, de la relocalisation et du vieillissement de la population active, les dimensions « investissement » et « coût final » seront essentielles à la réussite de cette politique.
Le 20/04/2025
Le CA de l’UFLC